FONTANE ROMANE

extrait de Baby, p.19-20 : ROME - Les fontaines


Par rapport aux autres œuvres d’art qu’on ne peut jamais toucher, les fontaines, je trouve, vous incluent un peu plus à la ville. L’une d’elles, quelquefois, lorsqu’une bise se lève et porte jusqu’à votre joue la bruine échap- pée de son bouillonnement, vous invite à venir vous asseoir un moment près d’elle. À croiser tant de fon- taines chaque jour, je commence à leur trouver comme des espèces de tempérament. De certaines, dont l’édi- fice est absolument monumental, suintent seulement quelques gouttes, alors que, de minuscules rocailles, peuvent jaillir des gerbes puissantes. J’entreprends un moment de me plonger dans une étude systématique du rapport entre la partie solide et la partie liquide des fontaines romaines, mais le tempérament accueillant de ces monuments attire autour d’elles – de jour comme de nuit – une telle foule de badauds, que leur observation devient quasiment impossible. nuit–une telle foule de badauds, que leur observation devient quasiment impossible. guise de tuyaux. Il suffit de presser sur les petites bou- teilles une fois remplies d’eau pour qu’un jet gicle des vasques ou des rocailles de mes petites fontaines...